1. Le stress c’est quoi ?
Définition
- Le stress modéré est une réaction normale d’adaptation de notre organisme face à un changement présent.
Le stress est donc une réponse humaine naturelle à un phénomène concret.
Le stress, s’il s’installe dans la durée, use notre capacité à réagir et devient pathologique avec des conséquences physiques, émotionnelle, et comportementales.
- L’anxiété est un peu différente car la sensation de malaise ou de danger est en lien avec la projection négative d’un événement qui pourrait se produire dans le futur.
Les mécanismes du stress
Nous réagissons au stress par une réaction en 3 temps décrite sous le nom de « Syndrome général d’adaptation » découvert en 1936 par Hans Seyle.
➡ La phase d’alarme
Face à ce que l’organisme considère comme une agression le corps réagit en se préparant à l’action de fuite éventuellement au combat !
Réaction comparable à ce que nos ancêtres faisait pour survivre …Fuir face au danger ou se battre !
Notre corps produit entre autres hormones de l’adrénaline qui accélère les battements du coeur, augmente la température corporelle, le niveau de vigilance …
Le but étant d’alimenter en oxygène tous les muscles utiles à l’action de défense ou de fuite.
➡ Si l’agression persiste, la phase de résistance s’installe.
S’il faut maintenir un état de vigilance et d’action élevé, le fonctionnement de l’organisme va nécessiter du « carburant ».
Le corps va sécréter une autre catégorie d’hormones, les glucocorticoides, qui vont augmenter et maintenir un taux constant de sucre dans le sang.
L’organisme se prépare ainsi aux dépenses énergétiques utiles à l’action d’adaptation au détriment des autres activités de l’organisme.
Le phénomène adaptatif est priorisé pour répondre au stress et à l’action bien sur !
Dans le cas de l’installation durable de l’agression ou son intensification, le corps peut s’épuiser.
➡ La phase d’épuisement signe l’état de débordement des capacités d’adaptation de l’organisme.
La situation stressante commande au corps d’alimenter tous les systèmes adaptatifs ( productions d’hormones )…mais ils ont leurs limites.
Les mécanismes d’auto régulation sont également dépassés, on peut comparer cela à un emballement général.
C’est dans ce contexte physiologique chaotique que s’installent le stress chronique et les conséquences pathologiques.
Les stratégies d’adaptation :
Nous vivons tous à un moment « La situation de stress » et cependant nous la gérons différentes façons.
En effet, la lecture que nous faisons d’une situation stressante va se faire au travers de nos expériences, notre état du moment, le contexte …..
Il est donc facile d’imaginer que chacun réagisse différemment.
Cependant, de façon schématique, nous procédons ainsi face à une situation stressante
En tout premier, évaluer la situation :
➡ Quel est l’enjeu, comment je perçois le stress ?
Une perte, une menace, un défi ?
➡ Quelles ressources pour y faire face ?
Suis-je capable d’y faire face seul ? Ai-je besoin d’aide ? est-ce possible d’être aidé ?
Ai-je le savoir, l’expérience pour y faire face ?
Vient le moment d’envisager une stratégie d’adaptation et d’action :
➡ Fuir, éviter la situation
➡ Réactions émotionnelles, colère, agressivité, pleurs…
➡ Trouver de l’aide, acquérir de nouvelles connaissances, se faire aide de tierces personnes…
2. La recette du stress ?
Pour faire un « vrai » stress il faut :
Etonnante façon de parler du stress, mais depuis Hans Seyle dans les années 1920 il faut imaginer de nombreux tâtonnements pour vraiment identifier les éléments stressants communs à la production des hormones qui accompagnent et caractérisent le stress.
Depuis 30 ans maintenant il est reconnu que nous avons tous des sources différentes de stress.
Cependant, 4 caractéristiques induisent une réponse de stress chez la quasi totalité des gens, voici donc les ingrédients de la recette du stress….
Une constante à ces 4 situations ?
Le corps consomme beaucoup d’énergie.
- Peur de perdre le contrôle de la situation C
- Imprévisibilité de la situation, la préparation, l’anticipation sont impossibles I
- La Nouveauté, il n’y a pas de situations comparables, de connaissances en soutien N
- Égo menacé, Peur de perdre la face E
3. Les 4 types de stress et leurs symptômes
Le stress semble banal car tout le monde en parle, pour autant il n’est pas si facile à reconnaître.
La notion de symptômes, c’est à dire les effets du stress, s’appliquent au stress isolé mais aussi au stress qui s’installe dans la durée.
Dans ce cas les symptômes augmenteront jusqu’à devenir une pathologie installée, ce point sera traité plus loin dans cet article .
Le stress physique
C'est sans doute le plus évident à déceler :
Douleurs diffuses, des maux de tête, tensions corporelles, oppressions, troubles intestinaux et parfois simplement la sensation d'être plus souvent malade ….
Le stress mental
Il se caractérise par des troubles de la mémoire et de la concentration, des erreurs inhabituelles, ainsi qu’un état anxieux.
Comme le stress physique, le stress mental peut s’auto diagnostiquer assez facilement.
Le stress comportemental
Il est plus difficile à mettre en évidence par soi même, c’est souvent l’entourage de la personne qui remarque un changement de comportement ou d’habitudes.
Le retrait ou l’évitement social, les changements de comportements alimentaires, du rythme de sommeil, l'évitement des responsabilités habituelles….
Le stress émotionnel
Il est, lui aussi, difficile à identifier.
Le corps réagit en se préparant tantôt au combat, tantôt à la fuite.
Les conséquences peuvent être sournoises et varier de l’agitation à la morosité.
Crises de larmes, sensibilité et nervosité augmentées…
L’ensemble de ses répercussions impliquent parfois le recours à des calmants ou des existants ( possiblement les 2 ) perçus alors comme une « aide » pour s’adapter à la situation stressante.
4. Les effets du stress chronique sur la santé
Le stress étant une réaction normale d’adaptation du corps à un changement, c’est le stress chronique, installé dans la durée et/ou l’intensité qui va perturber la santé.
Lorsque les symptômes perdurent, les atteintes entrent dans le registre des pathologies :
➡ Dans la phase d’épuisement - Cf Chapitre « mécanisme du stress » , il est question de chaos et d’emballement.
Il s’agit du Syndrome métabolique.
Le corps produit sans repos de l’adrénaline et des glucocorticoides, il en résulte, selon les individus, une hypertension artérielle associée à l’obésité, le diabète et une perturbation du métabolisme des lipides…
➡ Le syndrome métabolique induit les maladies cardio-vasculaires
Sont mises en causes particulièrement le temps de travail prolongé, l’insécurité et l’isolement au travail, l’absence de soutien…
➡ Les Troubles Musculo Squelettiques TMS
C'est-à-dire les atteintes musculotendineuses en relation avec des mouvements répétitifs, des vibrations, chocs, de mauvaises postures ou encore des efforts dépassant les possibilités physiques de la personne.
Ils occasionnent douleurs, raideurs, perte de capacité physique…
➡ Les effets sur la santé mentale
Les états dépressifs, les troubles anxieux, le burnout peuvent s’enchaîner et conduire à envisager le suicide.
La pression ou charge mentale associée à une absence de pouvoir décisionnaire sont clairement pointées du doigt comme causes de troubles pathologiques sur la santé mentale.
En conclusion
Si le stress s’inscrit dans la normalité d’une adaptation naturelle du corps à un changement il se révèle être de plus en plus souvent trop intense dans notre vie professionnelle et privée, au point de saturer nos capacités de réaction.
En comprendre ses mécanismes se révèle indispensable pour le déceler, dans ses excès, le plus tôt possible.
La prévention devient alors possible, et viendra se positionner en phénomènes adaptatifs externes.